vendredi 11 novembre 2011

Onze au cube

Cette année est la première où il n'y a plus sur terre aucun combattant rescapé de la Grande Guerre. On trouve encore aujourd'hui des charniers émouvants lors de soussolages ou de travaux publics sur les anciens champs de bataille. Mais en l'absence des "poilus" nous devons garder le souvenir de leur sacrifice, les Monuments aux Morts de nos villages qui sont dans le décor depuis si longtemps, n'y suffisent pas. Cette année, la tâche est facilitée par un ouvrage magnifique d'Yves-Marie Adeline, ancien président de l'Alliance royale, qui publie aux Editions Ellipses, 1914, une tragédie européenne - essai historique (368p. pour 21,85€).

Il a confié au Lien Légitimiste dans sa 41° livraison¹ une présentation du livre qui trouvera un écho certain dans les familles françaises ayant traversé cette tragédie et dans lesquelles s'est conservé le goût amer de l'inéluctable. Yves-Marie Adeline explique très bien la spécificité de cette première guerre mondiale en partant des racines grecques du genre.

Le principe de la tragédie, c'est que tous les éléments du dénouement sont présents dès le commencement du récit et que le destin est tout-puissant. Œdipe tuera son père. Zeus ne peut fléchir le Destin, Odin non plus, qui attend le crépuscule des dieux inévitable. L'Europe a traversé les pires catastrophes - la Peste noire -, tous les modèles de guerres civiles, les pires, des révolutions sanguinaires, des drames en tout genre mais jamais encore n'avait subi une tragédie : Un évènement dont personne ne voulait vraiment, et qui s'est produit ; un évènement que l'on a voulu éviter, sans pouvoir l'éviter ; un évènement où, par un phénomène de technocratie absolue, c'est à dire une technocratie sans technocrates, les hommes d'Etat se sont vus privés de toute marge de décision (YMA).
Le Minotaure déchaîné allait dévorer des millions de soldats sans qu'on ne puisse l'arrêter. Pensons deux secondes qu'après moins de cinq mois de guerre, à la Noël 14, l'Etat-major français avait perdu tout l'effectif mobilisé en août, neuf cent mille soldats, tués pour un tiers, blessés pour le reste. Royal-Artillerie a raconté pour le Onze Novembre 2008 (clic) comment le 122° de ligne de Rodez avait été rechargé en effectif à plus de 90% par son régiment de réserve le 322, après seulement un mois de combats en Lorraine !

Mais écoutons l'auteur qui en quatre vidéos nous propose son explication de la Grande Guerre (comptez 44 minutes passionnantes) :



Oui, ce fut une tragédie grecque, imparable et annoncée, et tous ses acteurs que nous appelions anciens combattants ont subi - même en survivant - les effets détonants dans les fonctions de pouvoir de « l'addition des mythomanes, des comploteurs, des nostalgiques, des arrivistes, des nationaux » comme disait Dominique Venner. Le drame fut de confier partout au même moment l'avenir des pays d'Europe à des gens moyens, choisis non pour leur hauteur de vue, mais à tous motifs contingents ou sélectionnés par les systèmes électoraux.
Ce fut très cher payé et l'expérience acquise le fut en vain. Une seconde guerre plus terrible encore se profilait qui provoqua d'immenses désastres. Elle non plus ne servit en rien à recalibrer la classe politique, à voir du moins le niveau attérant de couardise politique de ceux qui nous dirigent aujourd'hui, experts exclusivement en communication.
Fasse le souvenir des soldats de quatorze qu'ils rougissent de honte.



Note (1): Le Lien Légitimiste à Petit-Prix 37240 La-Chapelle-Blanche-St Martin








COMMUNIQUE


Vendredi 11 novembre à 19h30, la jeunesse française, réunie autour de l'Association des anciens du 11 novembre 1940, déposera une gerbe sous la plaque commémorative, sise en haut des Champs-Elysées (face à l'Arc, trottoir de droite après la bouche de Métro Etoile, la plaque bleue est scellée dans le mur).

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