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Le héron gagnant


S'achève ici un an de campagne électorale de l'impétrant victorieux. Comme si ça ne suffisait pas, nous repartons aussitôt pour les élections législatives avec la foi de l'imbécile heureux croyant au bonheur possible.
Trente-cinq jours nous séparent du troisième round, ils seront suffisants, vu les circonstances internationales, pour se faire une religion sur la mutation de l'apparatchik pathologiquement consensuel en président à poigne. La France est convoquée dans douze jours au 38ème G8 à Camp David (Maryland) où notre nouveau président fera connaissance avec ses homologues étrangers et la direction du FMI. Si on ne s'attend pas à ce qu'il mette sur la table ses promesses de campagne, on jugera de sa crédibilité dans les yeux d'autrui, et ce sera très important pour la suite du quinquennat. Auparavant l'Elysée aura pris langue avec l'Allemagne qui n'entend pas casser de vaisselle mais plutôt nous appliquer la diplomatie de l'édredon - ne pas contredire, ne pas approuver, ne pas désapprouver, parler pour ne rien dire, reporter les décisions, mais surtout ne pas engager plus la République fédérale dans le soutien aux gitans latins que la France pourrait bien rejoindre d'ici la rentrée d'automne.

Tout de suite après (20-21 mai) se tiendra à Chicago un sommet de l'OTAN où deux chapitres principaux seront discutés, le démontage de l'ISAF en Afghanistan et les conditions du déploiement du bouclier anti-missile en Europe orientale, tourné contre l'Iran. La promesse imprudente de retirer nos troupes à la noël 2012 va être mise à rude épreuve par les contraintes logistiques insurmontables à court terme. Si les Etats-Unis nous ont emboîté le pas (et pas l'inverse !) sur un avancement du calendrier de départ, si le président Karzaï pousse lui-même dans ce sens, l'opération de démontage, très dangereuse pour nos soldats, ne peut quand même pas se faire sous protection... des Taliban ! La question du bouclier est un exercice de haute voltige. On va voir. Le sommet de Chicago sera assez sportif.

Un troisième rendez-vous, après les législatives celui-ci, impactera cette fois la politique intérieure française et sera également un test de "caractère" du nouveau président. C'est la Conférence mondiale sur le réchauffement planétaire qui se tiendra à Istanbul du 8 au 12 juillet. Cette réunion sera l'occasion de mesurer la résilience de M. Hollande aux exigences de ses alliés écologistes, qui ont déjà avalé le plat de lentilles avec un programme nucléaire plutôt vaseux contre les soixante investitures, mais qui auront été calmés peut-être par l'obtention d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale et la distribution de mandats juteux pour les apparatchiks du parti vert. Il est probable que les Ecologistes ouvriront la dispute de l'effet de serre à cette occasion, effet contre lequel toutes les réponses valables handicapent notre industrie déjà en plein désarroi et que le nouveau président a promis de sauver.

Trois occasions nous seront donc données pour voir si le candidat vibrionnant de la campagne électorale - une campagne c'est le B-A-BA et la jouissance du politicien de carrière - enjambe la rampe qui le met en valeur pour s'atteler au métier ingrat de chef d'Etat, devenu comptable de tout. A 57 ans il est permis d'en douter même si un "président normal" sera moins impliqué dans la politique politicienne ; mais justement, c'était le domaine de prédilection du premier secrétaire du PS qu'était M. Hollande. Nous saurons très vite.
Nous reviendrons bientôt sur les élections législatives des 10 et 17 juin.

Nous parlerons après cela d'un rendez-vous informel entre le président et son équipe d'un côté et ce qu'il est convenu de nommer "les marchés" de l'autre. Ce ne sont que nos créanciers bien sûr et les mélenchonistes ont promis de les gruger au nom de la justice populaire ; notre "crédit" n'attendra pas les confirmations des agences de notation.
A suivre.

Commentaires

  1. Un billet RA est actuellement consulté par les internautes sans que j'en connaisse la raison plus loin qu'il rebondit bien sur l'actualité.
    Nul n'est l'ennemi

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