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Le phare d'Agincourt

Note liminaire
En préparation du grand marchandage entre le Parti communiste chinois en phase de transition et le gouvernement du Japon sur la dispute du plateau continental de la Mer de Chine orientale, Royal-Artillerie prolonge sa présentation des îles Senkaku de plusieurs billets analysant des points particuliers d'échauffement. Après les îles continentales de la République de Chine (Taïwan) incrustée dans les eaux territoriales de la province du Fujian, voici une notice sur l'île de Pengjia qui fait office de balise nord à la grande île de Taïwan. C'est à partir de cette île que sont basées les revendications de la République de Chine (ROC).
Cette notice a paru sur "Les 7 Mers" et est rapatriée sur Royal-Artillerie pour archivage.


Phare de Pengjia
Peu de marins connaissent le phare d'Agincourt et pour cause, il n'existe pas sur les cartes sous ce nom. D'où lui vient d'ailleurs ce nom est un mystère puisque la présence européenne sur les rives nord de Taïwan fut espagnole, mais l'île d'Agincourt est signalée par l'escadre française d'extrême-orient lors de la campagne de Keelung en 1884 pendant la guerre franco-chinoise.

Agincourt, de son vrai nom Pengjia (122°04'20"E, 25°37'55"N) est une petite île volcanique très ventée de 165m d'altitude et 114 hectares (périmètre de 4300m), avancée en Mer de Chine orientale, qui annonce la grande île de Taïwan aux navires venant du Nord. A dessein, elle porte un phare blanc depuis cent ans. Possession de la République de Chine à 33 milles nautiques du port de Keelung, elle entre dans l'actualité par sa proximité (76 nautiques) des îles Senkaku que se disputent le Japon, la Chine communiste et Taïwan. La République de Chine y maintient une garnison de 40 hommes pour marquer son territoire mais d'abord pour le service du phare et celui de la station météo marine (alerte au typhon).

Le signal du phare est un flash blanc toutes les 15 sec, 145m au-dessus de l'eau, portée 25 milles, occulté par la terre sous 2 milles dans le secteur 264-316°. Le débarquement (interdit) se fait sur un quai naturel non abrité, assez "sportif" si la houle s'en mêle.


Géographiquement la partie méridionale des Senkaku/Diaoyu appartient à Taïwan, et le président Ma Ying-jeou (en photo) est venu à Pengjia le 7 septembre dernier proclamer à la face du monde l'impérissable souveraineté formosane sur l'archipel.

Pour appuyer sa revendication, une flotte de 80 chalutiers taïwanais avait fait route depuis Keelung vers les eaux territoriales des Senkaku (limitées à 12 milles) pour y défier les garde-côtes nippons qui ne s'en sont pas laissés compter. Ils ont déjà repoussé un navire chinois de surveillance des pêches et tournent comme des dobermanns à la limite des eaux japonaises. Ils ont jusqu'ici l'avantage du... déplacement et une batterie de pont (Bofors 40/L70 autocanon).


garde-côtes classe HIDA
L'île de Pengjia étant occupée en permanence depuis au moins cent ans, elle peut revendiquer une zone économique exclusive (ZEE) autour d'elle dans la limite des 200 nautiques, ce qui englobe les Senkaku inhabitées qui sont limitées, elles, aux douze milles de base, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Partie VIII, art. 121 (Les rochers qui ne se prêtent pas à l’habitation humaine ou à une vie économique propre, n’ont pas de zone économique exclusive, ni de plateau continental). Ce qui nous promet de beaux développement dans le futur.

L'île est interdite d'accostage.


- île taïwanaise de Pengjia -