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Houellebecq tel qu'en lui-même

Dans l'entretien qu'il a accordé chez Flammarion à Ruth Elkrief pour son dernier roman Soumission, Michel Houellebecq nous fait partager ses convergences avec notre propre sentiment de fin de cycle pour ce pays. Ce court billet n'est pas une critique du bouquin. Au delà de la mécanique électorale qui porterait l'islam au pouvoir, il constate la perte de valeurs du modèle faisant place à des valeurs nouvelles. La République maçonne est à bout de souffle, son athéisme essentiel, sa laïcité grotesque rencontrent de moins en moins d'écho chez les générations montantes qui ne reconnaissent aucune autorité morale à ceux qui les dispensent.

Nous partageons sa déconsidération d'une classe politique usée par le système représentatif où l'on fait carrière jusqu'à l'inamovibilité. Et quand il nous dit que ce modèle imposé n'est pas unique, quand il nous fait comprendre que les ruines créées ne seront pas relevées par le régime qui nous les laisse, nous pensons tout de suite à substituer au désordre actuel un système monarchique éprouvé en haut protégeant le foisonnement des libertés publiques en bas, foisonnement réglé par la démocratie directe. Et justement il y vient aussi dans cet entretien en parlant de la fulgurante ascension de Podemos en Espagne qui peut renverser la table.

Ce pays, la France, est bien plus vieux que la République en cours, envahie aujourd'hui de métèques (à l'antique) qui s'y sont fait la courte échelle pour y établir leur fortune. Que ne vendront-ils pas au vainqueur de demain pour conserver l'ordinaire de leur position sociale dans des couverts d'argent sans lesquels ils ne s'imaginent pas vivre. Houellebecq est assez gonflé pour avouer à Ruth Elkrief (qu'il faut remercier pour la bonne tenue de l'exercice) qu'il pourrait vivre sous l'Ancien régime, voire au Royaume chérifien mais pas en Arabie séoudite. En France, vivre devient dangereux : «Si, monsieur Valls, la France c'est l'intolérance, la haine et la peur». Il se dit cible de quelqu'un et sans doute ne restera-t-il pas longtemps, la promotion du roman tiré à trois cent mille exemplaires¹ étant quasiment terminée.

Et, coup de grâce à mes doutes, il me convainc parfaitement quand il dénonce la conscription, la levée en masse prélude aux massacres de masse, vecteur du scandale de la guerre de 14, allant jusqu'à murmurer que "les rois n'auraient jamais accepté ça", à croire qu'il a lu Kuehnelt-Leddihn² ou, petite vanité, un article que nous avions laissé à l'Alliance géostratégique disparue depuis, sur L'Orgie des levées en masse (16.04.2010).

Voici les liens de l'entretien diffusé en deux parties le 28 janvier 2015 sur BFMTV:

A.- Première partie 13:33
B.- Seconde partie 13:59
(la prise de son n'est pas fameuse)

Note (1): plus 270.000 exemplaires en allemand
Note (2): billet KL du 14.10.2006

Commentaires

  1. Dans un billet donné à causeur, Jérôme Leroy m'a piqué le titre, et en plus il fait payer la lecture complète alors que sur Royal-Artillerie c'est toujours "la totale" !
    Damned ! Je saisis derechef la Commission des droits de l'homme et du blogueur compensés à Strasbourg. Si quelqu'un a un coupe-file, merci de le laisser au concierge à mon nom.

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