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Des bouffons surpayés

Il fait grand vent dans le Landerneau royaliste contre les Grosses Têtes de Laurent Ruquier qui ont tourné en dérision le handicap mental du prince François d'Orléans décédé récemment. Le comte de Paris, père du défunt, a saisi le Conseil supérieur de l'audio-visuel pour atteinte à la dignité humaine et le CSA a bloqué la vidéo de l'émission, selon le Figaro.

De quoi s'agit-il en fait... parce que, bien sûr, quand on cherche un peu, on la retrouve l'émission des Grosses Têtes du 2 janvier sur RTL, mais en MP3 sans l'image :

[ Les Grosses Têtes du 2/01/2018 de 39:40 à 43:36 ]
(cliquer sur l'icône audio à la cinquième ligne)

Comme vous pouvez l'entendre, la blague d'Elie Semoun est méchante et renforcée par les rires de l'assistance. Ruquier aurait pu la couper au montage et passer directement à sa question sur le lieu de sépulture du prince.

Le sarcasme naît de la prétention de la maison d'Orléans à faire régner un handicapé mental. Le défunt comte de Paris (1908-1999) qui lui, avait un certain sens politique, avait bien vu tous les coups à prendre de maintenir son petit-fils aîné lourdement handicapé dans le jeu dynastique. Aussi l'avait-il remplacé par le cadet, Jean, d'autant que son successeur et propre fils, Henri VII d'Orléans, était en disgrâce pour avoir abandonné le foyer conjugal pour une connaissance (qu'il épousera plus tard), y laissant cinq enfants dont deux frappés sévèrement par la toxoplasmose. Dur, dur !

Comte de Clermont François d'Orléans (1961-2017)


Après la mort de son père, le nouveau comte de Paris rétablit son fils aîné François dans ses droits dynastiques, le titrant dauphin, ce qui fut perçu comme une attaque directe contre son fils cadet qui bien sûr lui reprochait ses mœurs exotiques et qui, entretemps, avait reçu en justice la tutelle de son aîné. Bref une querelle interne familiale s'ajoutait à la querelle dynastique entre Bourbons et D'Orléans. La mort de François remet les choses d'aplomb, tout le monde s'aime. Les photos des obsèques à Dreux le montrent*.

Ceci pour dire que les mésaventures de la maison d'Orléans et la moindre considération qu'elle obtient dans l'opinion sont souvent de son propre fait. Qu'était-il besoin de propager l'image d'un handicapé mental couronné, même si la monarchie n'était pas d'actualité ? Je n'en ai trouvé aucun motif positif.

Si Ruquier et Semoun sont des amuseurs publics que le Piéton n'apprécie pas, surpayés et pas drôles, l'historiette de Michelle Bernier à la fin de la séquence est par contre souriante, presque tendre avec nos frères si différents. Il faut savoir choisir ses sujets.


*diaporama Pure People

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