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Tsahal sans vergogne

La fronde de David !

Messieurs Netanyahou et Liberman ont porté un toast aux soixante-dix ans de la fondation d'Israël dont on se souviendra : 59 Palestiniens tués à Gaza, deux mille blessés. Merde, il en manque onze pour faire un compte historique ! Tsahal tient ses fusils d'assaut horizontalement comme nous l'ont montré les images des émeutes de Cisjordanie, et tirent au 5.56 NATO.

Contre des pierres !

Depuis l'avènement de Donald Trump à la Maison Blanche, il n'y a plus de question palestinienne, juste un problème palestinien en Israël, du même ordre que les émeutes raciales aux Etats-Unis, une effervescence qui se traite à coup de fusil par la police anti-émeute ! C'est Hubert Védrine qui signalait chez France-Info hier cette mutation de l'affrontement israélo-palestinien en question d'ordre public. Il n'y a plus rien à négocier avec les "autorités" de Ramallah, juste assurer l'ordre dans le bantoustan et punir les "cafards" comme les nomme le ministre de la défense.

Dès lors tout s'explique. Le massacre de Gaza est imputé au Hamas depuis la Maison Blanche et les agents d'influence de l'Etat hébreu répétaient hier en boucle qu'Israël a le droit pour lui, défendre ses frontières ! Contre des pierres ! C'est bien.

Charger à bloc la chaudière de la haine est sans conséquences, la sous-humanité concernée n'ayant ni les moyens, ni les soutiens extérieurs nécessaires à la confrontation, à l'exception de l'alliance chiite irano-libanaise que l'Administration Trump a l'intention de traiter à la coréenne ou de l'incinérer, voire plus si affinités. N'oublions pas que les Etats-Unis ont un affront à venger, celui de la prise d'otages de l'ambassade de Téhéran en 1979, qui ne sera lavé que par l'éradication de la clique islamique de Qom ; et avec des conseillers de la trempe d'un Bolton à la Maison Blanche, il y a des chances qu'on s'y essaie !

Les pays arabes font l'un après l'autre leur deuil de l'interminable question palestinienne qui ne figurera bientôt plus à leur agenda ; à commencer par l'Arabie séoudite dont le prince héritier a marqué son irritation l'an dernier devant les revendications impossibles de l'Autorité palestinienne. Tous les régimes sunnites sont hypnotisés par la menace iranienne réelle ou ressentie, sauf le Qatar et le sultanat d'Oman qui s'en accommoderont, et considèrent avec intérêt la puissance militaire de Tsahal qu'ils n'arrivent pas à égaler. Ceci devrait "libérer" les Palestiniens de la tutelle encombrante de l'impotente Ligue arabe, et favoriser la recherche de nouveaux sponsors. Les réactions internationales aux événements de la journée du 14 mai marquent les points d'ancrage possibles : la Turquie et l'Afrique du Sud sont en pointe et l'Asie lointaine commence à s'émouvoir. Quand des Chinois continentaux qui ne se connaissent pas me disent que la Terre irait mieux sans Israël, sachant comment sont formées les opinions politiques en République populaire de Chine, je me dis que Pékin commence à bouger. D'autres pays demandent des enquêtes ou convoquent l'ambassadeur israélien ; tous sont écœurés, parce qu'en occident, on ne tire pas sur les boucliers humains ! S'y résoudre à tous bons motifs est entrer en barbarie.

Liberman le barbare, clone de Poutine
Les Israéliens dans leur ensemble ne méritent pas la dialectique binaire et l'exposition dangereuse dans laquelle les maintient Benjamin Netanyahou et ses ultras, mais c'est le jeu démocratique qui a porté le Likoud en tête et donc le peuple. Il y a quelque part une responsabilité collective de la nation juive à la situation de fait, une occupation qui désormais en vaut une autre dont on n'ose parler. La justification originelle de l'Etat hébreu commence à s'estomper, beaucoup dans les chancelleries ont compris qu'autant de place on leur laisserait, autant ils en prendraient davantage. C'est le logiciel soviétique, ce qui est à moi est à moi ! Ce qui est à toi, on en parle ! Eretz Israël redevient fascinant pour les partis nationalistes et sectaires après la période de mésentente cordiale qui succéda aux Accords d'Oslo. S'il advenait que le renfort américain mollisse ou s'épuise, c'est la promesse d'une apocalypse à terme, le désespoir palestinien est trop fort pour que perdure l'apartheid.

Comment se réglera le défi démographique qui s'annonce au Proche-Orient ? Pendant que les Juifs se pavanent, les Arabes baisent. On a peur d'imaginer une solution finale à la Liberman !

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